Forêt boréale

Elle s’étend au paysage de vastes sapins blancs
Dressée et perdue en plein cœur d’élan

La forêt qui submerge toutes les forêts du monde
Emerge à sa taille féconde

Infinitude en chemin, éclaire…
Au grand espace qui nous perd

La neige tapisse l’immensité
Les litières de fleurs se sont laissées porter
En naufrage d’été

La couleur de la chlorophylle a suivi
Le vent de l’habit
L’hiver dans sa traine blanchie

Les montagnes boisées prennent le visage de la  porcelaine
Arbustes, mousses et lichen

Au tapis de  milliers d’espèces sauvages
Au cintre de tous les rivages

Le conifère s’ancre à la botte de cire
Couche d’oxygène que le peuple respire

La feuille de l’arbre  envolée
Après être délicatement tombée

Les tribus déroulent la terre
A corps de vent qui serre

Le chèvrefeuille au parfum qui dévore
Fait le festin des espèces frugivores

Ses baies se délectent
A la bouche de l’ours qui prospecte

Au teint de son environnement
Le lièvre camoufle le brun au blanc

Dans les petits igloos… en trous
Les Mésanges à tête noire
Nichent à la chaleur du soir

Quelle que soit la saison
Rugueuses conditions

Dans la forêt boréale
La beauté s’étale